dimanche 22 octobre 2006

The Boo Radleys - Everything's Alright Forever [1992]














Label : Creation Records
Indice PCDM : 2.65 - Noisy pop

Il est de bon ton de lui préférer Giant Steps sorti l'année suivante, et même les sages de All Music ne dérogent pas à la règle : "Forever" lives up to its title well enough: everything's alright, but not yet truly astounding". Alors, pas stupéfiant cet album ? D'entrée, Spaniard allie au son cotonneux du shoegazing une guitare hispanisante et des trompettes mariachis en descendance directe du Alone Again Or de Love. Everything's Alright Forever... Changes. Cet hommage passé, le groupe dévoile son identité basée sur des murs de guitares où repose la voix aérienne de Martin Carr, avantage décisif sur leurs nombreux concurrents de l'époque - notamment Ride où l'absence de grand vocaliste s'est toujours fait sentir (je sens que je vais me faire des amis). Oh certes, les zélateurs de Giant Steps citeront I Hang Suspended, Lazarus ou encore Rodney King, merveilles en face desquelles cet album n'a pourtant nullement à rougir avec son enchainement Does It Hurt / Sparrow / Smile Fades Fast / Firesky digne d'un grand chelem. Le talent des Boo Radleys éclate littérallement dans ce dernier titre, où le son du ressac accompagne une ambiance totalement onirique et des mélodies d'une qualité rare... Stupéfiant, vraiment.

Liens découverte Yousend it :


The Boo Radleys - Spaniard
The Boo Radleys - Firesky


jeudi 19 octobre 2006

Silver Sunshine - Silver Sunshine [2004]





















Label :
Empyrean Records
Indice PCDM : 2.24 - Pop "indie" ou 2.21 - Pop 60's

Ils ont le plus beau nom du monde et un coeur gros comme ça. Originaires de San Diego, Californie, les trois membres de Silver Sunshine garnissent leurs rêves des années soixante et de leurs astres passés. Nourris aux doux seins de la mélodie parfaite, ils ont paré leurs compositions d'accords ensoleillés provenant aussi bien d'Angleterre que de leur propre contrée ; une démarche de fan qui peut faire sourire tout en les rendant immédiatement sympathiques. Mais surtout, surtout, ces troubadours modernes ont de l'or dans les doigts. Qu'ils rendent un hommage appuyé aux Beatles et aux Kinks (Way Up In The Big Sky, If I Had The Time), qu'ils s'essaient au folk crépusculaire façon Elliott Smith (Nightmares, sublime) ou qu'ils claquent une véritable bombe power pop (ébouriffante Greenfield Park), ils le font avec la sincérité et l'absence de calcul des passionnés. Coup de coeur instinctif, en espérant qu'un rayon de soleil les porte vers nous bientôt.


Mp3 officiels

mercredi 18 octobre 2006

All the people, [too] many people

Mercredi, jour des petits. Dès 10 heures les poussettes chargent comme à Vincennes et les nounours perdus transforment le trajet banque de retour-bacs à disques en parcours d'obstacles. Ca babille, ça fait risette, ça grouille, ça éclate en sanglots, ça hurle par solidarité - les chevaux font peu ou prou la même chose, mais c'est curieusement plus mignon chez ces derniers - et, avouons-le, ça finit par taper sur les nerfs. Pas de chance, l'après-midi c'est pire. Pour cause de réflexe pavlovien ou d'un joueur de flute de Hamelin particulièrement pervers tous les usagers choisissent de débarquer en même temps, suivis à une encolure par le matériel de vernissage de l'exposition : maire et huiles locales, délégation étrangère, curieux, pique-assiettes. C'est dans cette atmosphère de fin du monde auditive que j'enchaîne les inscriptions pendant 4 heures en branchant le pilotage automatique modalités-durée de prêt-prolongations-réservations-accès à distance-détails divers, ne parvenant à m'échapper que le temps de mettre dans les mains d'un habitué la beeeeeeelle compilation des Merry-Go-Round fraîchement arrivée.

Par moments ce boulot ressemble à l'usine, et j'ai horreur de ça.


lundi 16 octobre 2006

Fugues / Lewis Shiner



















Editeur :
Denoël, 2000
Collection : Lunes d'encre
ISBN : 2-207-25012-1

Si Haute Fidélité ou Bienvenue au club sont déjà considérés comme des romans cultes au sein de la joyeuse communauté des poppeux associés, il en est d'autres qui végètent cruellement dans l'ombre, plus abandonnés encore qu'un album de Wonderstuff. "Fugues" donc, dont la quatrième de couverture devrait déjà toucher la corde sensible des mélomanes :

Ray Shackleford, réparateur de matériel hi-fi, se noie dans l'alcool et la musique. Il tente d'oublier une vie de couple cahotique et les brimades de son père. À la mort de celui-ci, sa vie bascule. Il se découvre un don singulier : il a le pouvoir de se projeter dans l'univers de ses groupes de rock favoris, d'enregistrer des versions inédites de leurs chansons.
Poussé par Graham Hudson de Carnival Records, il accepte d'enregistrer l'album mythique et inédit des Doors : Celebration of the Lizard. Mais ces voyages incessants dans le passé se révèlent bientôt dangereux. Car à trop jouer avec l'espace et le temps, ne risque-t-on pas d'ouvrir les portes du domaine de la Mort ?
Fugues est à la fois un roman initiatique et un magnifique hommage au rock des années 60-70 ; on y croise entre autres Jim Morrison, Brian Wilson, Jimi Hendrix et les Beatles.

Et le fait est que ça marche très bien tant la passion et la connaissance de la musique de l'auteur apparaissent à chaque ligne. Les légendes convoquées ici agissent de façon logique (si tant est qu'on puisse employer cet adjectif dans le cas de Brian Wilson), le Swinging London comme la Californie sunshinepopienne sont magnifiquement reconstitués, le personnage principal aussi obstiné qu'attachant. Et qui n'a jamais rêvé de revenir en arrière pour pousser le gros Brian à enregistrer le VRAI Smile ?



dimanche 15 octobre 2006

Anthologie - One kiss can lead to another : Girl group sounds lost & found





















Label
: Rhino, 2005
Cote PCDM : 1.412 - Doo wop (faute de mieux)
Période couverte : 1960-1969


Bonne nouvelle : les inconditionnels des girls groups vont pouvoir laisser se reposer leur coffret Back To Mono et leurs compilations des Ronettes. Grâce au fabuleux travail de Rhino, c'est probablement la plus belle anthologie du genre qui nous est proposée. Il y a d'abord l'objet, somptueux, boîte à trésors renfermant un livret conséquent – à quand la traduction en français ? On a le droit de rêver... - et quatre CD gavés jusqu'à la garde de sucreries 60's. Les plus belles sont présentes : Shangri-Las, Chiffons, Supremes, Marvelettes, Shirelles, Velvelettes, Ronettes... Une large place est faite aux artistes « solos » avec entre autres Jackie DeShannon, Brenda Lee, la trop peu connue Evie Sands, Cilla Black, Petula Clark, P.P. Arnold, Sandie Shaw et Mary Wells. Mais plus que ces noms prestigieux, ce sont les chansons qui font la force de cette anthologie. Il faut entendre Dusty Springfield transcender « Magic Garden », une des nombreuses perles du compositeur Jimmy Webb avec ses cascades de violons et de piano. Il faut entendre la façon dont les Exciters scandent leur « He's Got The Power ». Il faut entendre la tristesse résignée du « Only To Other People » des Cookies pour se rendre compte que oui, Morrissey l'a copiée de façon éhontée et sans la moindre mention dans « Girl Least Likely To » ; on se souvient alors que les Smiths avaient repris « I Want A Boy For My Birthday » de ce même groupe lors de leur premier concert. On en vient à maudire les Beatles d'avoir sonné le glas de cette période dorée, eux qui n'avaient pas encore explosé quand le merveilleux « I Only Want To Be With You » ensoleillait les ondes. 120 chansons en tout, rien que ça. Il faut dévorer, savourer, se laisser bercer par ces ambiances tantôt naïves tantôt désespérées. La plus belle idée de cadeau à (s')offrir pour Noël. Encore merci Rhino.



Information pratique : on constate d'étranges écarts de prix pour cette merveille. Disponible pour 45 euros sur amazon.fr, elle dépasse régulièrement les 70 euros dans les Virgin pour atteindre le prix surréaliste de 94 euros sur fnac.com (avec un délai de livraison de plusieurs semaines en prime). En espérant que vous n'êtes pas liés pieds et poings à un fournisseur spéculateur...



Liens découverte Yousendit :

Dusty Springfield - Magic Garden
Nita Rossi - Untruth Unfaithful (That Was You)
The Cookies - Only To Other People

samedi 14 octobre 2006

One, two, three, four

Bonsoir,

Ne faîtes pas attention au désordre, les cartons ne sont pas encore défaits. Je vais installer tranquillement mes petites affaires, classer soigneusement mes disques sur les étagères et mettre un coup de peinture s'il me reste de l'énergie. Ce qui ne m'empêche évidemment pas de souhaiter dès à présent la bienvenue aux visiteurs qui viendront faire un tour dans mon petit domaine.

Aurai-je le temps d'en faire un endroit agréable ? C'est déjà le troisième après tout, les précédents n'ayant laissé à la postérité qu'une trace éphémère au sein du cache Google. Etrange façon de conserver l'information pour un bibliothécaire, même musical. Mais j'ose croire qu'il en sera différemment cette fois.

J'ai tenu à conserver ce modeste pseudonyme. Petite coquetterie induite par sa sonorité, sa signification et la beauté de la chanson qui en porte le nom. On ne remerciera jamais assez Elliott Smith pour son oeuvre.

Bienvenue donc...

Aïle, pistoleros. Que vos journées soient longues et vos nuits plaisantes.


Pitseleh