dimanche 18 janvier 2009

La minute acariatre du jour

Bien connue pour son aversion revendiquée envers les rase-moquettes, ma consoeur Salt in my coffee sera probablement d'accord avec moi : pire que les enfants, il y a les nounous. Comme les heureux parents elles marquent samedi après-midi et mercredi matin d'une croix sanglante sur leur calendrier pour nous rendre visite, à ceci près que :

1) Elles débarquent en troupeaux
2) Elles ont chacune une pleine volière
3) Les piaillards ne leur appartiennent pas

Terrifiant.
Qu'on ne se méprenne pas : c'est une excellente idée et sans doute la meilleure manière de nous fournir de nouveaux clients usagers à fidéliser. Cependant, qui mettra en doute le fait que la cohabitation entre ces hululeurs miniatures, les conversations plein volume des garde-chioumes et nos nerfs usés s'avère parfois délicate ? Des trésors de patience sont requis pour ne pas mettre à exécution les truculents fantasmes qui nous traversent furtivement l'esprit : smash avec le démagnétiseur de cassettes vidéos, placage "cathédrale" du moutard (ou "spear tackle" pour nos amis rugbymen d'outre-Manche), corde à linge à la glotte, baillonnage définitif à l'aide du Filmolux, projection à travers la porte vitrée, l'imagination humaine est décidément sans limites.
Mais comme tout bon professionnel, nous affichons un stoïcisme sans faille et la récompense ne tarde pas à arriver : après un quart d'heure digne du siège de Stalingrad, se fait entendre dans votre dos une voix conspiratrice suffisamment discrète pour remplir le bâtiment : "Jonathan ! Arrête ou le méchant monsieur de la bibliothèque va venir te gronder !". Bingo. Vous pouvez alors glisser sournoisement à l'intéressée : "Ah non, navré. Ca, c'est votre boulot" avant de jouer à nouveau du lecteur de code barres. On a les revanches que l'on peut.