jeudi 21 juillet 2011

Belle & Sebastian - Write about love [2010]



La place de Belle & Sebastian apparaît comme éminemment enviable : une carrière quasi-irréprochable obtenue à la force de pop-songs parfaites et un statut rare de groupe culte avec des centaines de rejetons à son actif. Leur rareté renforce encore cette aura, sauf qu'une telle position semble délicate à tenir à la sortie d'un nouvel album. Comment jouer sincèrement son role de loser lorsqu'on est devenu numéro un ? Et à l'instar des parfaits Teenage Fanclub, comment tracer le même sillon sans lasser ?

Je n'ai pas envie de passer pour un snob, d'avoir l'air de défendre des suiveurs tout en alignant les indiscutables champions en titre. J'aime Belle & Sebastian. Leur concert au Grand Rex restera une expérience extraordinaire qui m'a collé un sourire béat pendant deux bonnes semaines. Et pourtant ils n'ont pas apporté pas ici le plus qu'on est en droit d'attendre de leur part :  la production est aux petits oignons mais le chef a branché le pilote automatique avec, ça et là, des fantaisies malvenues (qui a ouvert la porte à Norah Jones ?). Restent deux chansons qui justifient l'achat de l'album. I Want The World To Stop, malgré son air de déjà-entendu, fonctionne pleinement et éclate sur un refrain terriblement efficace, pop-song catchy à faire le bonheur des DJ... Good ol' good times. Et surtout I Didn't See It Coming, judicieusement placée en ouverture où Sarah Martin nous refait le coup de Asleep On a Sunbeam. Sa voie propage une douceur irréelle, apaisante, tout au long d'un titre qui accapare les meilleures mélodies jusqu'à l'incursion de Murdoch qui donne un parfait coup de fouet final. Brillant. Je peux encore l'écouter pendant des heures avec le même plaisir. Et ensuite ? Des chansons ternes, parfois sans aucun intérêt (I'm Not Living In The Real World) ; seule I Can See Your Future fera dresser l'oreille. Write About Love est une déception à la hauteur de l'affection que je porte à ses auteurs mais à la différence de groupes définitivement perdus (Interpol), ou d'ex-grands artistes qui règlent désormais comportement et talent sur le zéro absolu (coucou, Patrick Steven !), il y a encore une chance de rédemption. Wait and see.



mardi 19 juillet 2011

Lo que me gusta del verano #3 : Cineplexx



Apparue en 1998 Cineplexx est l'incarnation de Sebastian Limanovich, musicien et graphiste.
Sebastian n'est ni Espagnol, ni Britannique : né en Argentine et passé par Barcelone, il vit aujourd'hui à Londres.
Sebastian est prolifique. Bien que je ne possède actuellement qu'un seul disque de Cineplexx ("Picnic"), il s'agit de son cinquième si j'en crois All Music Guide. Et son œuvre a récemment eu l'honneur d'être compilée par le glorieux label Cherry Red. Classe.

Sebastian sait travailler en solitaire. Guitare, basse, percussions, claviers, touches électro, ce garçon peut tout faire. Il est également bon camarade : Norman Blake, Jad Fair et Duglas Stewart (BMX Bandits) apparaissent sur "Picnic". Classe, bis.
On s'en doutait en lisant en dos de pochette des chansons intitulées "Belle & Sebastian" ou "Tiger Trap", Sebastian a très bon goût. Références indiepop et pop psychédélique 60's se trouvent ici bercées dans un climat tropical, le plus souvent accompagné dans sa langue maternelle. On voit vite que chaleur et mélancolie lui vont tout aussi bien.

Pour l'avoir rencontré sur la banquise de Glasgow, Sebastian est un garçon sympa. Et il viendra jouer pour la prochaine Another Sunny Night en octobre prochain.

mercredi 13 juillet 2011

L'auto-défense en bibliothèques

Alors que les forces de l'ordre peuvent compter sur tonka, taser, flash-ball ou armes à feu, que peut faire le bibliothécaire désarmé face à usager un peu trop pénible ? Rassurez-vous, les solutions existent :

- Le crayon





Indémodable malgré sa fâcheuse tendance à disparaître, le crayon est votre allié. Peut infliger des coups de semonce et assure une neutralisation rapide une fois planté au bon endroit. Veillez à le tailler régulièrement.
Cibles à privilégier : œil, visage, mains




- La souris et le combiné de téléphone

Peuvent servir ponctuellement d'armes de jet, ils présentent l'avantage de toujours se trouver à portée de main. Inconvénient notable : un champ d'action réduit à une vingtaine de centimètres. Préférez les modèles sans fil.
Cibles à privilégier : visage



L'agrafeuse

D'une efficacité proche du zéro à distance, elle peut cependant rendre quelques services au corps à corps. Si toutefois vous parvenez à remettre la main dessus étant donné qu'elle est portée disparue depuis des mois... A bien y réfléchir, oubliez l'agrafeuse.
Cibles à privilégier : mains






Le démagnétiseur à VHS [pas de photo disponible]

Existe en différents modèles selon sa période de fabrication. Peut se présenter comme une variante de poing américain ou sous la forme d'une barre de cricket aplatie, cerclée de métal. Lourde et terriblement contondante, cette dernière peut assurer un K.O dès sa première utilisation. Veillez à assurer la prise en main.
Cibles à privilégier : menton, nez, tempes

L'enfant

On l'oublie trop souvent mais l'enfant moyen est léger, bruyant, collant et potentiellement agressif, soit les caractéristiques idéales d'une bombe sans fragmentation. Peut être projeté à distance variable en fonction du modèle choisi.
Cibles à privilégier : à déterminer



Le roman de Marc Levy



Arme multi-usages aux effets proches de ceux des gaz lacrymogènes comme nous le démontre la page wikipedia concernée :

Les effets sur le corps sont multiples :
  • gêne respiratoires,
  • nausées, vomissements
  • irritation des voies respiratoires,
  • irritation des voies lacrymales et des yeux
  • spasmes,
  • douleurs thoraciques,
  • dermatites, allergies
À forte dose :
  • L'effet le plus fréquent reste les brûlures pouvant aller jusqu'au second degré
  • L'irritation oculaire peut parfois se compliquer de lésions de la cornée ou d'hémorragies du vitré 
  • nécrose des tissus dans les voies respiratoires
  • nécrose des tissus dans l'appareil digestif
  • œdèmes pulmonaires
  • hémorragies internes
  •  Des décès ont été rapportés, essentiellement secondaires à une utilisation en lieu clos, comme cela a été le cas lors du siège de Waco en 1993. Il a été décrit des contaminations secondaires du personnel soignant qui a été amené à prendre en charge des personnes exposées.

L'extincteur


Théoriquement obligatoire dans chaque établissement public et couramment utilisé pour caler les portes, il trouvera ici une utilité complémentaire. Son aspect impressionnant peut effrayer la cible et il peut également être vidé sur l'objectif : préférez les modèles à poudre.
Cibles privilégiées : bouche, yeux






Le/la bibliothécaire amorphe [collez ici une photo d'un de vos collègues]

Deux de tension, totalement impassible, affichant l'expressivité d'un cyborg première génération et l'élocution d'un Raymond Barre sous Tranxène, le bibliothécaire amorphe renvoie efficacement à l'agresseur l'inanité de son attitude. Ce dernier, découragé, quittera vite les lieux et se défoulera sur le premier C.R.S venu.

mardi 12 juillet 2011

Help Stamp Out Loneliness - Help Stamp Out Loneliness [2011]


Debut album from indiepop's latest great white hopes, a Mancunian sextet who sound roughly like Nico fronting Camera Obscura with Stereolab's keyboards.

On a vu des CV plus mal fichus : HSOL comptent parmi eux 2 ex-Language Of Flowers et un 1er album produit par le "cinquième Smiths" Craig Gannon. Ne pas s'attendre pour autant à fondre sur des mélodies légères si souvent célébrées en ces pages : l'ambiance se fait ici plus sombre - la voix grave et crooneuse de D. Lucille Campbell y est pour beaucoup - et le son s'avère particulièrement compact avec ces deux claviers qui comblent le moindre espace. Ce choix artistique aurait pu générer un disque étouffant mais se révèle payant grâce à un songwriting d'excellente qualité. Tout comme The Andersen Tapes, autres favoris de mon top 2011, la majeure partie des chansons finit par successivement tourner en boucle dans ma platine. Record Shop avec ses lignes dansantes et son texte obsessionnel, le refrain quasi new wave de Cellophane, l'ambiance générale de désenchantement et d'échec. Et ce final monumental qu'est Split Infinitives, sept minutes de démonstration de classe qu'on repasse à peine terminé. Groupe à suivre.

Red Shoe Diaries - When I Find My Heart... [2011]


Ils furent parmi les premiers à venir jouer pour nous avec un très beau concert à la rentrée 2010 et signent leur retour discographique via Fika recordings pour le premier EP vinyle de ce label dévolu aux cassettes. Continuité, efficacité : on parle ici de pure fine indiepop, de chansons sans prétention mais diablement bien fignolées et sublimées par l'alternance des voix de Tom et Leanne. La mélancolie pointe dès l'ouverture et reste aux alentours, présence aussi discrète que permanente. La pop fonctionne tellement mieux en mode mineur... Déjà entendue aux côtés de David Blazye, autre talent de Nottingham, Leanne prend la pole position sur Snowbird (Talk To Me) pour une superbe performance avant que les chants ne se croisent sur Ice & Snow. L'attente aura été longue pour retrouver ces compositions déjà entraperçues en live, mais... Il y a un plaisir particulier à suivre un "petit" groupe, à surveiller leur progression, à patienter - longtemps - avant de les voir et revoir, à espérer qu'ils grandissent... mais pas trop et pas trop vite. C'est vouloir que tout le monde les écoute tout en les gardant précieusement pour soi. Keep it like a secret.