mercredi 6 août 2014

Indietracks Festival 2014 : home is where POP is


For many when they step they alight from the old fashioned train, onto the old fashioned platform, they aren’t just heading into a festival but are arriving home. And it is the combined sound of the train whistle and our favourite bands that call us back year on year. (louderthanwar.com)

 Trève de flemmardise, il est temps de coucher sur l'écran mes impressions de ce sixième séjour au Midland Railway Centre, Derbyshire, qui endosse chaque été ses atours de Mecque de l'indiepop. A peine descendu du train à vapeur emprunté à Butterley Station, je suis encore une fois frappé par la sensation d'être de retour à la maison. Déjà un an... Rien n'a changé. Les quatre scènes (extérieur, intérieure, dans l'église, dans un train), les stands, la plage de sable qui accueille familles et singalongs, les bénévoles plus ou moins âgés du site déjà à l’œuvre. Et tous ces visages familiers, les potes rencontrés au gré des concerts : il est quasiment impossible de ne pas tomber sur une connaissance toutes les trente secondes.

Bien qu'ayant manqué TeenCanteen, nous sommes dans les temps et déjà ravitaillés en cidre et glaçons pour voir Spearmint ouvrir le bal sur la grande scène. Malgré un son encore léger, la bande de Shirley Lee réussit son entrée avec une sélection de haut niveau : Sweeping The Nation et We're Going Out font naitre sourires et premiers pas de danse au sein des arrivants. Autre chose que la Scène Bastille quasimment vide où je les avais découverts en 2006.


C'est l'heure des retrouvailles, suspendues pour ne pas surtout pas rater l'arrivée de The Chills. La présence des vétérans néo-zélandais est un petit événement et vu l'amour que je leur porte mes attentes sont hautes... et très vite rassurées. Voilà le genre de concert où vous sentez dès les premières notes que vous allez passer un grand moment. Le son est superbe et rend justices à ces guitares kiwi pop matinées de Byrds et de REM. Ma voisine prie pour entendre Pink Frost, je réclame Heavenly Pop Hit : nous sommes tous deux comblés, et cette dernière chanson m'offre le premier gros choc du weekend. Ouch.


Si mon enthousiasme retombe un brin pour Allo Darlin' - que j'aime toujours autant, mais que j'ai déjà vus à moultes reprises - force est de constater que le quatuor joue définitivement à domicile. La foule compacte reprend chaque refrain en cœur, le concert est énergique et parfaitement maitrisé. Paul Rains semble avoir gagné en présence en s'offrant un tour au micro, avant qu'Elizabeth Morris ne revienne seule pour une émouvante interprétation de Tallulah. Arrivée sur scène d'Emma Kupa des regrettés Standard Fare, puis des Just Joans pour une formidable reprise de If You Don't Pull. Statut de têtes d'affiches assumé haut la main, mais était-ce une surprise ? Suite de soirée passée au calme avant la marche de retour (la présence d'un autre festival local ayant singulièrement asséché la source de taxis) et longues discussions devant le Travelodge. 4AM, il est l'heure de récupérer un peu pour la suite.

vendredi 21 février 2014

The Proctors - Everlasting light [Shelflife Records, 2013]




Drôle d'histoire que celle des Proctors. Fondés en 1993 par Gavin Priest sur les cendres des excellents Cudgels, ils publièrent plusieurs singles en deux ans avant de s'éteindre. Définitivement ? La flamme indiepop les réveille d'un baiser près de vingt ans plus tard. Voilà les Proctors de retour sur scène, salués à Indietracks et dans plusieurs Popfests dont celui de New York, rien que ça. De nouveaux 45-tours font leur apparition. Leurs prestations live vont crescendo, le quatuor est désormais mixte et compte notamment l'infatigable Lisa Bouvier à la basse. Et pas question de s'endormir cette fois : Shelflife se fait le devoir de publier Everlasting light, premier véritable album que l'on n'espérait plus et qui frappe fort d'entrée. Difficile en effet de garder la tête froide à l'écoute de "The Trouble With Forever", ses mélodies aériennes et son refrain parfait où la voix de Margaret Calleja s'ajoute en soutien extérieur. Les arpèges carillonnants sont de sortie, tout comme le chant nappé d'écho. Pas de surprise, on a bien affaire à un disque d'indiepop telle que l'entendait Sarah, les Field Mice et quantité d'autres qui auraient vendu leur collection de cardigans pour les deux minutes trente-cinq d'une face-A réussie. Alors pourquoi écouter Everlasting Light aujourd'hui ? Pour la seule bonne raison d'écouter encore et toujours de la pop et de se repaitre de ses codes : les chansons auxquelles le groupe semble totalement dévoué. Pour "Fun Sunday" où Margaret tente une belle échappée. Pour "Perfect World", magistrale, qui avait donné le ton de ce come-back en se hissant à la hauteur du "Pristine Christine" des Sea Urchins. Pour ces touches de mélancolie et d'automne qui colorent chaque changement d'accords. Pour la production judicieuse de Ian Catt, pour la présence même partielle de Terry Bickers des éternels House Of Love. Pour le plaisir anticipé de les revoir sur une scène anglaise en repensant à ce fabuleux concert parisien. Et parce que même si l'on n'a jamais cru aux contes de fées, on se prend à sourire devant une Belle au bois dormant aussi joliment réveillée.